La semaine dernière, le Groupe de Travail Jeunesses du Conseil National du développement et la solidarité internationale (CNDSI) restituait auprès du Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères (MEAE) son rapport et ses recommandations quant à la participation des jeunes à la politique de développement et solidarité internationale de la France.
L’objectif premier de ce rapport est d’encourager l’adoption par le MEAE d’une stratégie favorisant la participation des jeunes dans les programmes et politiques publiques, en France comme dans les pays partenaires de sa coopération. Cette production est le fruit de plus d'une année de travail, dont une consultation et des auditions grâce auxquelles notre présidente a pu contribuer à la dynamique en tant que présidente d'Engagé·e·s & Détermin·é·e·s et co-fondatrice de notre association Act'ICI. Cette contribution s’inscrit pleinement dans notre volonté de renforcer le pouvoir d’agir et porter la voix des jeunesses.
Le renforcement de la capacité d'agir des jeunes et des organisations de jeunes est un levier indispensable pour garantir une participation authentique.
Les défis sont nombreux, autant en termes d'accessibilité aux financements que de reconnaissance de notre légitimité en tant qu'acteurs et actrices. Nos expertises, nos compréhensions des enjeux et nos approches doivent être considérées , encouragées et valorisées. De plus, il est essentiel de favoriser l'accès à des moyens techniques et financiers adaptés pour permettre aux jeunesses engagées de pérenniser leurs engagements.
Mais il ne suffit pas d'intégrer des jeunes.
Il est également indispensable de renforcer les capacités des organisations traditionnelles de la société civile afin qu'elles adoptent une approche favorisant la participation authentique des jeunesses sous toutes leurs formes, notamment en prenant en compte les rapports sociaux, les stéréotypes auxquels nous faisons face et les diversités de nos profils et engagements. Cela passe notamment par l'adaptation des modes de fonctionnement dont notamment l'anticipation des programmations, les horaires, les arrangements logistiques, les prises en charges, et les répartitions de temps de parole.
Des échanges réguliers entre jeunes et décideurs et décideuses de tous les niveaux sont indispensables.
Nous soulignons la nécessité de la participation des jeunesses dans toutes leurs diversités d'identités, de milieux et d'expériences, et qui représentent jusque la moitié de la population dans certains pays. Nos contributions ne peuvent pas se limiter à des groupes de jeunes et des consultations sur des sujets ciblés, nous sommes concerné·e·s par toutes les questions de société et devons prendre part aux décisions. Cette recommandation appelle également à veiller au "youth washing" : les jeunes doivent être pleinement actives durant l'élaboration, la mise en place et le suivi transversal des politiques publiques.
Pour finir, la participation est un droit. L'engagement est un droit. Il est indispensable de respecter et de promouvoir les droits des jeunesses et d'en faire une priorité transversale de nos politiques de coopération et de solidarité internationale. Nous espérons que l'engagement d'une feuille de route pour les jeunesses annoncée par la ministre sera suivi par le MEAE.